Le Lapin au Quotidien

Les soins au lapin nain

Le brossage

Les lapins ne nécessitent pas de grand entretien de leur pelage. Ils se lavent régulièrement. Attention toutefois à la période de mue, où il est bienvenu d’aider votre compagnon à éliminer tous les poils qu’il perd. Ces poils risqueraient de se retrouver dans son estomac avec à la clé un arrêt du transit si la consommation de foin et de verdure n’est pas suffisante.

Cas particulier des Angora. Ces races à poils longs nécessitent davantage d’attention. Un brossage au minimum hebdomadaire est indispensable. Avec l’arrivée des chaleurs en été, il est fortement conseillé d’effectuer une tonte de votre compagnon. Celui-ci sera plus à l’aise et souffrira beaucoup moins du chaud. Voici le type de matériel à prévoir :

La coupe des griffes

La première fois demandez, à votre vétérinaire de vous montrer comment les couper. C’est une opération un peu délicate surtout si les griffes sont foncées. L’idéal est de se mettre dans un endroit très lumineux pour essayer de voir la veine à travers la griffe et s’assurer qu’on ne coupe pas trop loin. On peut aussi utiliser une lampe que l’on place derrière la griffe. Si vous avez un doute coupez le moins possible. Pour ne pas prendre de risque, un bon repère est de couper à la longueur des poils des pattes du lapin. Le rythme de coupe des griffes varie selon le sol sur lequel vit le lapin et ses activités physiques. Plus il bouge et sort, plus il use ses griffes. Si les griffes sont très pointues c’est qu’elles s’usent peu. Les griffes sont normalement très peu visibles, si les griffes dépassent largement des poils c’est qu’elles sont très longues.
Pour réaliser cet acte utilisez systématiquement un coupe griffes afin que la coupure soit nette et propre. Il ne faut en aucun cas utiliser une pince qui risquerait d’aplatir ou d’éclater la griffe.

Le traitement des parasites intestinaux

La maladie hémorragique du lapin ou VHD

La maladie hémorragique virale du lapin (VHD) est une maladie virale régulièrement mortelle et fortement contagieuse pour le lapin européen.

(Dr Jean-François Quinton Vétérinaire – Résumé d’article Doctissimo 2015)

Pour le lapin européen (Oryctolagus cuniculus), la forme classique de la maladie hémorragique virale (VHD) est caractérisée par une mort rapide consécutive à une hépatite : après une courte période d’incubation (24 à 48 heures), 30 à 90 % des lapins d’une population contaminée meurent brutalement en 1 à 5 jours.

Heureusement, le développement de vaccins efficaces a permis de contrôler rapidement cette maladie.

En 2010, on a remarqué une recrudescence de la maladie au sein de populations de lapins d’élevage vaccinés. L’affection évoluait dans ces élevages sur un mode moins aigu (20 % de mortalité) que la forme classique. Parallèlement, à la même période et dans les mêmes régions, on constatait des cas de VHD chez des populations de lapins de Garenne à des taux de mortalité qui n’étaient plus observés depuis longtemps.

Les recherches d’une équipe française ont permis de caractériser un nouveau virus et de démontrer qu’il forme à lui seul un nouveau groupe relativement distant du virus classique de la VHD1. La distance entre ces deux virus permet de comprendre pourquoi le vaccin classique de la VHD ne protège pas correctement contre le nouveau variant.

Si la forme classique de la VHD était rapidement fatale pour des populations entières de lapins, la nouvelle forme montre des taux de mortalité moindres : quelques lapins meurent toujours aussi rapidement, mais beaucoup d’entre eux sont malades sans présenter de symptômes très alarmants. Parmi ceux-ci, certains vont mourir alors que d’autres ne vont plus présenter de symptômes. C’est là le danger de cette nouvelle forme : il existe une période pendant laquelle les lapins disséminent le virus sans montrer de signes extérieurs qui puissent alerter sur le risque de contagion.

La transmission du virus se fait par contact direct entre lapins. Contrairement à la myxomatose, les insectes piqueurs ne sont pas vecteurs de cette maladie. Cependant, il existe un risque élevé de transmission indirecte (par les crottes, les urines ou autres sécrétions) car ce virus est très résistant (jusqu’à 4 mois) dans le milieu extérieur. Il résiste en outre à la congélation. La litière, les cages, les vêtements et tout matériel ou être vivant entrant en contact avec les lapins malades sont donc susceptibles d’être contaminés.

Les fourrages peuvent également être contaminés par les lapins sauvages : en effet, le virus peut persister longtemps dans les déjections des lapins malades, mais aussi dans les corps des lapins décédés de cette maladie. Il peut être alors transporté mécaniquement par les mouches ou par les déjections des renards ou autres carnivores qui se sont nourris de cadavres contaminés.

A la différence des souches classiques, le virus variant semble persister chez l’animal sur de longues périodes en entraînant des morts en faible nombre, mais régulières. Il existe donc plus de lapins survivants dans une population atteinte avec la forme variante qu’avec la forme classique. Ceci augmente donc la fréquence de dissémination du virus variant au travers des déjections ou des corps de lapins morts, par rapport à la forme classique.

Outre les élevages, ce virus s’est rapidement répandu dans les populations sauvages de toute la France et de plusieurs pays d’Europe. Il peut également contaminer les lapins de compagnie. Celui-ci vit en général seul ou en petits groupes isolés, ce qui limite mais n’exclut pas les risques de contamination. Ces risques sont les suivants :

  • Les animaux ayant accès aux jardins dans des zones où existent des populations de lapins sauvages sont directement exposés au risque.
  • Compte tenu de la persistance du virus dans le milieu extérieur, le foin, comme tout végétal ingéré par le lapin représente une source possible de contamination.
  • Enfin, le caractère moins aigu de la forme variante par rapport à la forme classique augmente le risque de contamination par des lapins malades, présentant peu de signes cliniques mais néanmoins contagieux. L’arrivée d’un nouveau congénère, qu’il soit issu d’un élevage, recueilli dans la nature, adopté d’un refuge ou acheté en animalerie peut donc être une source de contamination.

La myxomatose

La myxomatose, maladie extrêmement grave apparue en France dans les années 50. Elle est due à un virus très résistant dans le milieu extérieur. Elle affecte le lapin domestique et le lapin de garenne, alors que le lièvre et les rongeurs semblent résistants. Néanmoins, quelques rares cas ont été décrits chez ces derniers. Elle sévit surtout en zone rurale, en été et dans les régions tempérées. Les adultes sont plus résistants à la maladie que les jeunes.

(Dr Jean-François Quinton Vétérinaire – Résumé d’article Doctissimo 2015)

Après une incubation généralement de 8 à 10 jours (elle peut durer jusqu’à 3 semaines), la maladie éclos. Elle peut se présenter sous deux formes :

  • La forme aiguë est la plus typique, elle sévit surtout en été et en automne. Elle est caractérisée par une élévation de la température, une perte de l’appétit et, par des symptômes oculaires (inflammation des paupières, conjonctivite, écoulements blanchâtres) et par l’apparition de nodules (appelés myxomes) rosâtres à la face, aux yeux, aux oreilles et au nez. On peut également remarqué un gonflement de la face, des organes génitaux et de l’extrémité des membres. Une forme atténuée de la maladie existe. Elle laisse apparaître uniquement quelques petits nodules qui régressent spontanément en quelques semaines. La mortalité est variable selon la gravité de l’infestation ;
  • La forme chronique peut survenir n’importe quand dans l’année. Elle se traduit essentiellement par un coryza, une inflammation des paupières et par l’apparition éventuelle de petits nodules.
  • Chez le lapin angora, les lésions apparaissent une semaine après l’épilation sur les zones dénudées. Chez les sujets vaccinés, les boutons cicatrisent au bout de quelques semaines.

La myxomatose est une maladie provoquée par un poxvirus. Ce germe dont la virulence est favorisée par l’humidité peut résister au moins deux ans dans le milieu extérieur. Les individus peuvent se contaminer de manière directe ou indirecte. Les vecteurs de la maladie peuvent alors être des insectes (puces, poux et moustiques), des acariens ou l’aiguille des seringues lorsque lors de traitements de groupe elles ne sont pas changées entre chaque lapin.

Aucun traitement n’existe de nos jours, en revanche on peut faire confiance à l’efficacité de la vaccination en la pratiquant de préférence avant la période d’activité des moustiques. La meilleure façon de lutter contre cette maladie est d’assurer une bonne prévention. Il faut notamment lutter contre les excès d’humidité, utiliser régulièrement des insecticides et poser des moustiquaires aux accès extérieurs.

La Vaccination

La vaccination contre deux maladies est possible chez le lapin : la myxomatose et la maladie hémorragique du lapin plus connue sous VHD. Il n’existe aucun autre traitement contre ces deux maladies mortelles pour le lapin.

Certains vaccins sont spécifiques du VHD d’autres de la myxomatose. Il existe cependant 1 vaccin combinant le traitement des deux maladies dont la durée d’action est de 1 an :

NOBIVAC® Myxo-RHD : immunisation active, dès l’âge de 5 semaines, afin de réduire la mortalité et les signes cliniques dus à la myxomatose et de prévenir la mortalité due à la maladie hémorragique des lapins (MHL) provoquée par les souches classiques du virus de la maladie hémorragique des lapins. Début de l’immunité : au bout de 3 semaines – Durée de l’immunité : 1 an

Demandez systématiquement conseil à votre vétérinaire.